Ces histoires qui n'arrivent pas qu'aux autres

Il y a des histoires qu'on entend, qui sont arrivées à la mère d'une amie, au frère de la cousine, au voisin de la copine. Il y a ces histoires qu'on lis, beaucoup dans les journaux, un peu sur la blogo. Ces histoires un peu folles, ou un peu tristes, ou un peu impensables. Ou ces histoires simples, mais qui dans tous les cas ne vous arrivent jamais.
Aujourd'hui, c'est une histoire simple que je vais vous raconter. Une histoire comme vous avez du en lire déjà beaucoup. Une de ces histoires qui nous énervent à chaque fois, nous scandalisent. Mais qui arrivent. Encore.

C'est donc l'histoire d'une fille qui après quelques mois de recherches, trouve enfin un boulot dans sa branche, dans sa ville: joie, victoire, soulagement.
Cette fille ensuite se marie. Et ensuite tombe enceinte. Cette fille est alors très stressée à l’idée de l'annoncer à ses patrons. Beaucoup lui disent de ne pas s'en faire, que c'est son droit, que c'est la vie, mais elle, elle sait pourquoi ça la stresse. Elle sent bien qu'il est possible que ça ne colle pas.
Et puis vient le moment où elle l'annonce à ses boss. "Tiens, quelle surprise". "Et bien félicitations". Bon, pas si mal finalement, tout le monde avait raison. 
Et puis les mois passent, le ventre de cette fille grossit, et elle se sent vraiment fatiguée. De plus en plus. Épuisée même. Mais elle continue. Jusqu'au presque bout car elle ne veut pas planter ses boss et ses collègues avant l'heure. Jusqu'où jour où sans s'y attendre, elle se fait arrêter du jour au lendemain, à quelques semaines de son congés maternité officiel.
Aïe! Immédiatement l'angoisse de l'annoncer. Par téléphone, pas le choix. Ça va. Après tout, ce n'est vraiment pas de sa faute.
Fin de congés mat', repos, bébé arrive, vie chamboulée. Dans ses nouveaux magasines de maman, elle tombe sur un dossier entier consacré au jeunes mamans rétrogradées, mises au placard à leur retour de congé maternité. Il y a beaucoup de témoignages quand même ... c'est dingue. Mais les journées passent, le magasine est oublié, place au bonheur, à la fatigue, au bonheur, à la déprime... Dur dur. 
Puis l'entrée en crèche, la séparation et la reprise du boulot. Comme pour la plupart des mamans, l'idée de reprendre est dure d'un côté, mais tellement nécessaire. Sortir, voir des gens, travailler, se rendre utile, faire marcher ses neurones. Ça devient vital, et finalement ça se passe.
1 jour, 2 jours, 1 semaine. Le rythme est vite repris en fait. Nouvelle vie, la fille court un peu plus, part un peu moins tard le soir, arrive un peu plus tôt le matin, mais se dit que ça va le faire. 
Ou pas.
Fin de la 2ème semaine; vendredi, 17h. La fille est convoquée. Et la fille est virée.
Mais pourquoi? Parce que.
La raison invoquée est un peu sombre. Mais elle suffit. Quelques semaines plus tard la fille reçoit sa lettre. C'est officiel, elle n'a plus de travail. Elle a un bébé, un appart, une place en crèche qui dépend de son travail. Mais plus de travail. Elle revient de congés parental, elle a besoin d'argent. Mais elle n'a plus de travail. C'est comme ça. De son côté, l'entreprise continue sa route, une employée en moins, comme si de rien était.

Cette fille c'est moi. Et de cette histoire je n'en reviens toujours pas.
Je n'écris pas ce billet pour m’énerver, fustiger mes anciens patrons et mon ancienne entreprise, que de toute façon vous ne connaissez pas, ni pour entrer dans un long débat. Non. Depuis j'ai pris du recul. Je consacre mon temps à aller de l'avant, à m'occuper de la paperasse et à tout faire pour retrouver un autre travail le plus vite possible. Pour ma fille, pour mon mari, il faut que ça aille vite. 
Je voulais simplement montrer que oui, en 2012, on peut encore perdre son travail du jour au lendemain, en revenant de congés maternité. Je trouve ça tellement dingue. C'était totalement irréel je n'en ai pas dormi pendant plusieurs nuits. Je n'ai pas compris pourquoi moi, ce que je leur avais fait (en vrai). Je me suis posée beaucoup de questions, et j'ai finalement laissé tomber: je ne suis pas la fautive, je le sais. Je ne dois pas culpabiliser, je suis juste victime de cette histoire.
Une histoire parmi tant d'autres, mais qui n'arrive pas qu'aux autres.






29 commentaires:

  1. j'espère que tu trouveras vite autre chose!

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  2. Mais c'est scandaleux!!! Je ne sais pas trop quoi dire pour te soutenir, à part que je croise les doigts pour que tu retrouves vite un nouveau boulot qui te plait! C'est vrai que ce genre de situation révoltante est devenue banale, mais il faut continuer à les dénoncer car c'est profondément injuste. Bon courage Pat!

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  3. Je suis vraiment désolée pour toi ! Je connais plus ou moins ça puisqu'on m'a précisé avant mon retour dans l'entreprise qu'il valait mieux que je parte car on m'embêterait avec mes déplacements et mes horaires... Aujourd'hui comme toi, je suis à la maison et je cherche quoi faire....
    Je t'embrasse bien fort !

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    1. attend mais c'est encore pire ça !! du coup t'es "parti" ??

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  4. je pensais qu'on ne pouvait pas etre viré comme ça... tu as raison, va de l'avant... je te souhaite de trouver qqch rapido!

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    1. je ne pensais pas non plus .... c'est pour ça que j'ai écris ce billet ! et merci !

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  5. Mais c'est abominable! Si on ne te reproches rien en particulier, va aux Prud’hommes.

    Je te souhaites de retrouver quelque chose qui te plais le plus rapidement possible.

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  6. C'est minable.
    J'espère que tu trouveras un autre boulot rapidement et dans une entreprise où l'on respecte un peu mieux les employés.

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  7. Le monde du travail est vraiment impitoyable pour les femmes, on a encore beaucoup de chemin à faire...

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  8. Et bien... j'en reviens pas... ici en Espagne il y a une loi pour les mamans, pas de licenciement possible. nous sommes protegés. si le projet coule, ils doivent te replacer ailleurs ou t'indemniser...

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    1. pareil ici, sauf dans 2 seuls cas ... ils se sont débrouillé que pour prétendre à une des cas ..

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  9. C'est incroyable de lire encore ça de nos jours... notre monde fait vraiment marche arrière question ouverture d'esprit.
    Je te souhaite bon courage dans tes recherches, j'espère que tu vas vite retrouver un boulot!
    Je t'envoie plein de bonnes ondes, des bisous!

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  10. Pfffff c'est dégueulasse ! Et ceux qui licencient les femmes à cause de leur maternité, ne s'imagine pas leur femme dans la même situation, non puisqu'en grande partie le patron/responsable gagne tellement que sa femme n'a pas la nécessité de travailler... Et si ce n'est pas le cas, bas c'est encore plus grave ...
    Bon courage pour tes démarches !

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  11. J'aimerais tellement lutté activement contre ce genre de situation ! Mon chef en est déjà au stade des reproches au sujet des horaires... 9h-18h30 c'est honteux selon lui ! Ridicule même !

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    1. c'est grave ... pour ca l'angleterre c'etait le top !

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  12. Ton histoire m'a révolté... J'espère que tu rebondiras vite, l'avantage c'est qu'ils ne risquent pas de te manquer!

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  13. Putain c'est moche et forcément pensé et "manigancé" à l'avance... malgré la loi qui protège les femmes même au retour de leur congé maternité je trouve hallucinant de lire ce genre de choses de nos jours...
    Des bises ma belle et j'espère sincèrement que tu trouveras vite un autre poste (je ne sais pas dans quoi tu cherches mais si jamais je peux t'aider n'hésite pas, je t'envoie un mail on sait jamais !)

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  14. Ca me dégoûte :( et c'est pas rare : moi premier bébé, on m' a vivement conseillé de partir. J'ai changé de boulot, pas envie de me prendre la tete avec mon employeur. 2e bébé : ils ont gardé mon remplacant et je lui sert plus ou moins d'assistante... bref, mise au placard... vive les mentalités...
    Bon courage à toi!

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  15. Ca me dégoûte :( et c'est pas rare : moi premier bébé, on m' a vivement conseillé de partir. J'ai changé de boulot, pas envie de me prendre la tete avec mon employeur. 2e bébé : ils ont gardé mon remplacant et je lui sert plus ou moins d'assistante... bref, mise au placard... vive les mentalités...
    Bon courage à toi!

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